vendredi 19 novembre 2010

Coup d'état, Putchinette ou Guerre de gangs?

20 mois après le vrai Coup d'état de Mars 2009, le constat est lourd: de la casse à tous les étages:
  • une administration de forme et que de communication manipulatrice,
  • un régime illégal, illégitime et non reconnu par le concert des nations,
  • une économie dévastée: 
    • Madagascar est le seul pays africain qui régresse en 2010 (-2% de PNB estimation FMI)
    • Des centaines de milliers de chômeurs supplémentaires suite aux fermetures de sociétés après le putsch
  • une administration financée par des trafics de tous genres 
  • la Terre, le patrimoine le plus cher dans les coeurs des Malagasy, souillée, délabrée et ravagée
    • saccage des forêts pour exploiter illégalement des bois précieux
  • un délabrement mental généralisé
    • de nouveaux aux anciens riches, c'est la course aux maximum de gain dans le délai le plus court possible car tout le monde est conscient que cette situation de non-droit ne durera pas éternellement,
    • combien de villas, châteaux et 4x4 mal acquis en 20 mois par des faux Ministres, Premier-Ministres, ...? 
Alors quand on parle à ce jour de "Coup d'état" lancé par les mêmes mutins de Mars 2009, bras armés de Andry Rajoelina, il est plus juste de parler de "Guerre de Gangs" entre amis.

A court terme, tout cela se terminera par des arrangements financiers et statutaires (des postes honorifiques et lucratifs).

Que tous ceux qui aspirent à un retour à un état de droit (des vraies institutions d'élus) ne se fassent pas berner par cette guerre de gang. 

On ne peut pas rebâtir un état de droit sain avec des actes de cette nature! 

dimanche 4 avril 2010

Tribune Libre #2: "Mon Madagascar à moi" par Pretty Zoely

« Mon Madagascar à Moi »...
... mais surtout le vôtre pour reprendre les paroles de Bruce Springsteen quand il a parlé de la chanson Working on My Dream ;-)

Ce n'est pas juste un rêve pour moi de 
construire une société malgache libre de s'exprimer, responsable surtout et acteur de sa vie dans tous les domaines...c'est faisable et à faire en premier lieu et de toute urgence !!! Nous avons toujours été attentistes, passifs et nous nous sommes réveillés avec Ravalomanana en 2002 mais malheureusement il a dérapé GRAVE dans ses actions ! Nous avons juste attendu qu’il accomplisse le miracle ! Ce n’est qu’un homme après tout !!!

J’ai donc accepté la proposition de Solofo Rafeno de lui envoyer mon « rêve » à moi : 
« Que Vive Madagascar, Volontaire pour un Développement Durable et Intégral ». Tout ce dont je parle dans ce billet est le résumé qui explique la genèse de Pretty Zoely’s blog : Just walk beside me and be my friend…doing the same things…if you want 

Je voudrais surtout 
parler de l’engagement citoyen au pluriel
J’ai publié ce billet depuis longtemps et en lisant la blogosphère malgache, je vois que chacun agit selon ses moyens et j’en suis très contente.


Seulement, il faudrait 
atteindre aussi et surtout le fokonolona du fin fond de la campagne pour qu’il sache ce qui se passe au lieu d’attendre qu’on leur dise pour qui voter lors des élections…
Ratsimandrava a initié le fokonolona, voie de l’unité des Malgaches, alors pourquoi ne pas revenir à ces valeurs ? En adaptant à la réalité du pays que je ne connais plus puisque je n’y habite plus. Ceci n’est qu’une suggestion qui m’a interpellée alors j’ai fait des recherches sur le fokonolona : 
Quelques liens intéressants concernant le Fokonolona http://prettyzoely.wordpress.com/societe/ 

Par ailleurs, 
nous pouvons sortir de la pauvreté si nous le voulons ??? Il paraît que c’est une aberration de dire « Si on veut, on peut », seulement j’ai toujours appliqué cette expression dans toute chose que je fais, et ça marche !!! Alors si nous le voulions tous, nous pourrions le faire ?
C’est au bord du précipice que nous changeons ! Alors prenons les choses en main, cela va être très dur car ce qui a été fait pendant 7 ans a été complètement détruit, le chemin va être très long, mais il se construit en marchant…

Pour conclure, je vais reprendre les paroles d’un ami qui m’a envoyé ceci :
Du danger du « just walk beside me » !Il était une fois quatre individus qu’on appelait « Tout le monde » - « Quelqu’un » - « Chacun » – et « Personne ».
Il y avait un important travail à faire. 

Et on a demandé à « Tout le monde » de le faire. 
« Tout le monde » était persuadé que « Quelqu’un » le ferait. 
« Chacun » pouvait l’avoir fait, mais en réalité « Personne » ne le fit.
« Quelqu’un » se fâcha car c’était le travail de « Tout le monde ». 

« Tout le monde » pensa que « Chacun » pouvait le faire. 
Et « Personne » ne doutait que « Quelqu’un » le ferait.
En fin de compte, « Tout le monde » fit des reproches à « Chacun », parce que « Personne » n’avait fait ce que « Quelqu’un » aurait pu faire.

MORALITÉ :
Sans vouloir le reprocher à « Tout le monde », il serait bon que « Chacun » fasse ce qu’il doit faire sans nourrir l’espoir que « Quelqu’un » le ferait à sa place. Car l’expérience montre que là où on attend « Quelqu’un », généralement on ne trouve « Personne » !
Transfères cette histoire à « tout le monde » afin que « chacun » puisse l’envoyer à « quelqu’un » d’autre sans oublier « personne ».


Pretty Zoely 
Blog: http://prettyzoely.wordpress.com/
Twitter: @prettyzoely

samedi 3 avril 2010

"Tribune libre / Open letter" sur Maudigascar



Au regard du nombre et de la qualité de vos commentaires au billet de Richard Randriambololona d'hier (Calling on the USA to help restore democracy in Madagascar) sur Maudigascar, il est important de continuer nos échanges.
Vous êtes nombreux à vouloir vous exprimer sur la situation à Madagascar mais n'avez pas le temps de créer et de promouvoir votre propre blog. 


J'ai décidé donc d'ouvrir le mien, Maudigascar, à vous tous sans exception en créant une section 'Tribune libre / Open letter'.

Que vous soyez:
- Putschistes en activité et aux affaires,
- Pro-HAT,
- Pro-Rajoelina,
- Légalistes,
- Pro-Ravalomanana,
- Pro-Ratsiraka,
- Pro-Zafy,
- Pro-Autres,
-...
envoyez moi vos articles et je les publierai tels qu'ils seront, à une seule condition: qu'ils respectent les coutumes et les lois en matière de non-incitation à la haine et à la violence sous toutes leurs formes.

Adresse mail: Solofo (point) RAFENO (at) gmail (point) com

Bon week-end de Pâques à tous

vendredi 2 avril 2010

A letter from a friend to the US

Calling on the USA to help restore democracy in Madagascar

As one Founding Father of America, Thomas Jefferson has left to posterity the fundamentals of democracy that it was “self-evident” that men had “unalienable rights” to freedom of expression, to “peaceably assemble” and “petition the Government for a redress of grievances”. That it was the purpose of government to “secure” these rights. That a government who failed to do so should not exercise political power.

Now, since March 2009, Madagascar has been enduring the “regimental” ruling of the self-styled “ High Authority for Transitional Government” (HATG). Now this is a government branded as illegal and illegitimate by the international community – including the United States - for it took power after a coup. Now this coup regime is reported repeatedly for gagging the press and proceeding to  ‘unreasonable searches and seizures’ to stifle opposition. 
And more dramatically, supporters for the return of legitimate government are said to have been arrested for demonstrating their antagonism toward the regime ‘without due process of law’. Midi-Madagasikara, a local newspaper, has recently made known that 50 people have been in custody – some for 9 months - in the most inhumane and dreadful conditions. 50 detainees whose ages range from 18 to 50 including 5 women.

In addition, it is reported that Madagascar has been undergoing the most critical economic situation under the HATG. Whereas, under the 8-year governance of twice  democratically elected president Marc Ravalomanana– now forced into exile in South Africa – the country had started to emerge from the 30-year or so economic stagnation under the ‘socialist’ regime A regime which was eventually ousted out of power after a popular vote in 2002.

Along the African Union, the Southern African Development community, the United Nations and the European Union, the United States have vouched for HATG’s resolve to settle the political crisis in Madagascar through constitutional procedures after the Maputo agreement.

Interestingly, the forceful statement published by the government of Norway at the UPR Seventh Session held in Geneva February, 15, 2010 regarding the political situation in Madagascar seems to prove the HATG remains in and holds fast to some sort of “comfortable” ignorance for the efforts brought about by the international community to help Madagascar back to democracy. The statement translates deeper concern on the current lack and denial of basic human rights to the Malagasy people under the HATG regime as the following excerpts read: 
“The Universal Declaration of Human Rights states the fundamental principle that the authority of government shall be based on the will of the people expressed in genuine elections. We recommend that the transitional institutions foreseen in the Maputo agreement are put in place and that credible elections are held leading to the restoration of democracy and the rule of law. Norway is particularly concerned about the human rights impact of environmental degradation in Madagascar, including the ongoing plunder of biological treasures –recognized as World Heritage – which has escalated during the political crisis…..We note the focus on freedom of speech and the right of assembly in the report submitted but we remain concerned with the increased number of politicians and journalists that are reported arrested and imprisoned.  We recommend the immediate release of all political prisoners. Media is crucial for ensuring freedom of expression. We recommend that no restriction be put on the media so that it may operate freely. We recommend reform for the communications code.  We recommend Madagascar to adopt appropriate means to disseminate widely and ensure full observance of the Declaration on Human Rights Defenders. We recommend that crimes and violations against human rights defenders and journalists are effectively investigated and prosecuted and that those responsible are brought to justice…..We remain concerned about reports of lack of judicial independence and effectiveness.”

Johnnie Carson, US assistant secretary of state for Africa, in the February,28, 2010 interview he gave Reed Kramer «… about Africa’s prospects » said in answering the following question:
« Finally, the African Union has given the ‘de facto’ government in Madagascar headed by Andry Rajoelina until 16 March to implement the power-sharing arrangement that all parties have accepted. Does the United States support that action?

 “We’ve worked very closely with the AU and Jean Ping (president of the AU Commission). We share the same goals of the return to democracy in Madagascar. We believe very strongly that those who disrupt or violate authority shouldn’t choose the terms under which new democracy can be returned. We are going to continue playing a constructive role. Our position is not totally similar to the position of the UA, but our objectives are the same, and we will continue to work closely with them.”

It may be assumed that Mr Carson has read the Statement of the Government of Norway. It may be assumed that as US lead policymaker on Africa for the US administration Mr Carson knows about the HATG’s ceaseless dispossessing of their “unalienable rights” off the Malagasy people.

Now, it is still rumored that the coup regime will renew their opposition to a constitutional government despite their “call” for forthcoming democratic elections in the months to come. 

Thomas Jefferson’s forceful stance on democracy has been resounding across time and space and prompted countries and peoples denied their fundamental rights to look up to America for assistance.

Now, it is hoped that the USA will remain true to the fundamentals of democracy as construed in the First Amendment of the US Constitution as they are reflected on the Statement of the Government of Norway at the Geneva UPR Seventh Session on the political predicament of Madagascar.

Richard Randriambololona
e-mail: rirandri (at) neuf (point) fr

lundi 22 mars 2010

Un pays peut-il porter des jugements sur la personnalité d'un dirigeant d'un pays tiers?

Je viens de découvrir tardivement ce document de "Présentation de Madagascar" par le Quai d'Orsay, donc la voix officielle de la France en dehors de l'Hexagone, en date du 12 février 2010.

Pour moi, ce texte du Quai d'Orsay est une grande première dans le champ de la Diplomatie et des relations internationales.
Je n'ai jamais vu un pays prendre position officiellement et de manière écrite sur la qualité psychologique d'un ou plusieurs dirigeants d'un pays tiers.  

Bien que Ravalomanana et Rajoelina en aient eu chacun pour leur grade dans ce billet du Quai d'Orsay, il est hallucinant d'y lire des qualificatifs tels que "cet homme imbu de sa réussite personnelle" ou encore "ce « croisé » du développement..." en parlant de Ravalomanana. 


Je conçois de tel propos de la bouche d'un individu lambda ou même d'un responsable politique, Malagasy ou non d'ailleurs, mais pas émanant d'un site officiel d'un état souverain comme la France.
 
Que diraient la France et les dirigeants politiques français si le Foreign Office (UK) ou le Département d'Etat (aux US) publiait sur leur site un texte truffé de qualificatifs personnels et comportementaux sur Nicolas Sarkozy, Président de la République française ou même sur un Dirigeant de l'Opposition en France. 
Mais Madagascar n'est pas la France, n'est ce pas? et UK et les US ne sont pas la France non plus.  
La France, en tant qu'état se sent elle vraiment au-dessus de tout pour se permettre d'écrire cela?  
Même sur le plan national en France, on n'a jamais vu le Ministère de l'intérieur ou la Primature porter un jugement personnel sur la face "humaine" d'un Président de Région ou d'un Maire d'une ville.  
C'est hallucinant d'amateurisme et de mépris total car au mieux la France, en tant qu'état pourrait être poursuivi pour "diffamation" si Ravalomanana, comme personne physique veut porter plainte auprès de la Justice française et au pire, politiquement elle (La France) ne fait que renforcer la "haine anti-France" (entendons nous bien: pas anti-français) d'une partie de la population Malagasy pour sa politique déjà taxée de néocolonialiste voire de paternaliste et de "pro-putschiste"

Comme tout peut être effacé et modifié sur internet, j'ai copié ici le texte du Quai d'Orsay .

A vous de juger !

Le texte intégral du site du Quai d'orsay, le Ministère des Affaires étrangères de la République Française : Présentation de Madagascar - Version du 10 février 2010


....

Politique intérieure

Les dérives autoritaires et autocratiques du Président le conduisent à sa chute

Alors que la gestion des affaires publiques par Marc Ravalomanana est de plus en plus critiquée, la déception de la population est à la mesure des espoirs immenses que son accession au pouvoir avait suscités en 2002. En verrouillant la vie politique malgache, il a contribué à entretenir un terreau favorable à une révolte populaire et créé un climat de méfiance généralisée. La conjonction de méthodes musclées et de décisions maladroites du Président ont contribué à envenimer la situation, cristalliser les oppositions et provoquer sa chute.
Un durcissement progressif du régimeest constaté : la constitution révisée (4/4/2007) renforce le pouvoir du Président : possibilité de légiférer par ordonnance, renforcement du contrôle sur le Parlement, nomination par le Président des chefs de région. Le Président Marc Ravalomanana, en proie à des divisions au sein de sa majorité, a pris l’initiative de dissoudre l’Assemblée Nationale au mois de juillet 2007 et d’organiser de nouvelles élections législatives le 23 septembre 2007. La « malgachisation » de l’enseignement public a été annoncée avec un assouplissement envisagé pour l’enseignement privé.

Les dérives économiques de Marc Ravalomanana

L’insécurité juridique était devenue très importante, en particulier du fait de la situation quasi-monopolistique de « Tiko » (société appartenant au Président) dans de nombreux secteurs, de la distorsion de concurrence opérée par le Président malgache, des conflits d’intérêts permanents et de sa propension croissante à la confusion de gestion entre fonds publics et privés. Des scandales financiers ont également entaché la crédibilité du Président, en particulier l’achat d’un second avion présidentiel et le contrat passé avec Daewoo Logistics qui a cèdé à la société sud-coréenne 1,3 M€ d’ha de terres pour produire de l’huile et du mais.

L’opposition au régime, faibleà l’origine, s’organise

Elle est loin de disposer des moyens du parti présidentiel pour les campagnes électorales et, jusqu’à l’élection en décembre 2007 du jeune Maire de Tananarive (33 ans), M. Andry RAJOELINA, aucune alternative n’avait véritablement émergé. Depuis cette date, le gouvernement n’a eu de cesse de perturber l’action du Maire.
En décembre 2008, la décision du Président de fermer la chaîne de télévision privée Viva appartenant au Maire a été le facteur déterminant de la rupture. Le Maire a appelé la population à manifester pacifiquement, « place du 13 mai », lieu symbolique de la contestation malgache. Le 24 janvier 2009, un rassemblement populaire, pourtant interdit, a regroupé entre 25 000 et 30 000 personnes. D’abord pacifique, il a basculé dans la violence. Après deux jours de manifestations, d’émeutes et de pillages, le bilan est lourd : plus de 80 morts et de nombreux dégâts matériels.
Après deux mois de crise politique, une partie des forces de sécurité, jusqu’ici d’une neutralité bienveillante à l’égard du pouvoir en place, s’est soudainement mutinée, le 8 mars, contre les autorités légales, précipitant ainsi la chute du régime. Le 17 mars, le Président a transféré l’ensemble de ses pouvoirs à un Directoire militaire qui les a lui même immédiatement cédés à Andry Rajoelina. Le 19 mars, celui-ci a décidé desuspendre le Parlement.
La communauté internationale, dans son ensemble, a fermement déploré le changement de régime à Madagascar qui s’est fait en dehors du cadre constitutionnel, a appellé au retour à la normalité constitutionnelle et insisté sur l’organisation d’élections dans les meilleurs délais.

Des débuts difficiles pour la Haute autorité de la Transition d’A. Rajoelina

Le 21 mars, lors de son discours « d’installation » en tant que Président de la « Haute Autorité de Transition (H.A.T) », Andry Rajoelina s’est voulu rassurant en prenant des engagements en matière de retour à la légalité constitutionnelle et de respect des principes démocratiques. Il avait, début février, nommé Roindefo Monja comme Premier Ministre.
Depuis ce jour, le camp de Ravalomanana s’est mobilisé pour renverser les nouvelles autorités. Depuis Tripoli, celui-ci avait désigné le 10 avril Manandafy Rakotonirina, nouveau Premier Ministre, à la réputation sulfureuse (son parti, le MFM est adepte des actions de violence urbaine).
Le 31 mars, les nouvelles autorités ont annoncé la composition de la H.A.T (42 membres), composée d’hommes politiques connus et équilibrée au plan régional.
Des négociations directesdifficiles, se sont poursuivies plusieurs semaines sous l’égide des Envoyés spéciaux de l’ONU et de l’UA (rejoints ultérieurement par l’OIF et la SADC), entre les quatre délégations de la Transition, du TIM, mais aussi des anciens Chefs d’Etat Albert Zafy et Didier Ratsiraka (Arema) sans parvenir à un accord.

Espoirs de sortie de crise consensuelle et inclusive

Le 22 juillet, le « Groupe international de Contact »s’est réuni pour la seconde fois à Addis Abeba. Il a été décidé que les négociations se tiendraient désormais « sous l’égide de l’UA » et « sous la direction de Joaquim Chissano », ancien Président du Mozambique, nommé fin juin Emissaire de la SADC. A l’invitation de ce dernier, les quatre leaders « historiques » de Madagascar se sont rencontrés du 5 au 9 août 2009 au Mozambique.
Les 8 et 9 août, les chefs des quatre mouvances politiques malgaches ont signé, à Maputo, des Accords fixant le cadre (principes et institutions) de la future Transition devant mener à des élections crédibles dans les meilleurs délais possible. Ces accords ont constitué une avancée majeure dans la résolution pacifique et consensuelle de la crise politique malgache. Ce cadre devait être intégralement et rapidement mis en œuvre mais des points de désaccords importants sont apparus.
Forts de ce premier succès les médiateurs ont sollicité une seconde rencontre àMaputo du 24 au 27 août 2009 pour parvenir à un accord sur les clés de répartition par mouvance pour les principales institutions de la transition ainsi que sur la nomination d’un Premier Ministre de consensus. A. Rajoelina a demandé aux médiateurs un délai d’une semaine pour convaincre son Premier Ministre de quitter son poste avant d’annoncer le 4 septembre que celui-ci serait finalement reconduit dans ses fonctions et qu’il avait 72 heures pour former un « gouvernement d’union nationale ».
Le 6 octobre, une 3ème session du Groupe international de contact (GIC), dirigée parJean Ping, Président de la Commission de l’UA et avec la participation du Secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Francophonie, Alain Joyandet, est parvenue à dégager un consensus entre les mouvances politiques sur la désignation des trois principaux responsables des institutions de la future Transition malgache : Président Andry Rajoelina (H.A.T), Vice-Président Emmanuel Rakotovahiny (mouvance Zafy) et Premier Ministre Eugène Mangalaza (mouvance Ratsiraka).
La réunion d’Addis Abéba, qui s’est tenue du 3 au 6 novembre sous la conduite de l’Union africaine, avait ainsi pour objet de permettre aux chefs de file des différentes mouvances de valider ce consensus politique, dans le respect, comme l’a dit Jean Ping, « de la lettre et de l’esprit des Accords de Maputo ». « L’Acte additionnel d’Addis-Abéba à la Charte de la Transition malgache » confirme la structure des Institutions de la Transition issues de « Maputo » et valide le consensus politique du 6 octobre, en apportant quelques amendements, dont le remplacement du poste de vice-Président par deux Co-Présidents, attribués aux mouvances Zafy (Emmanuel Rakotovahiny) et Ravalomanana (Fetison Rakoto Andrianirina)et qui devront contre-signer tous les actes présidentiels.

Echec de la mise en place des accords de Maputo et d’Addis-Abéba

Néanmoins, les malgaches n’ont pas réussi, de retour d’Addis-Abéba, à finaliser la composition du gouvernement d’Union Nationale. Pour tenter de lever ces blocages, le président Chissano a invité les 4 chefs de file pour une nouvelle rencontre à Maputo du 4 au 8 décembre 2009 à laquelle A. Rajoelina a refusé de participer.
Andry Rajoelina a jugé « impossible de travailler en cohabitation avec les trois autres mouvances », a annoncé la tenue d’élections législatives pour le 20 mars 2010 (sur financements malgaches), la désignation d’une Assemblée constituante et le maintien du Gouvernement actuel (sans Premier ministre de consensus).
Le 20 décembre, le Président de la H.A.T, a nommé le Colonel Camille Vital comme nouveau Premier Ministre. Deux jours plus tôt il avait, par ordonnance, abrogé la "Charte de la Transition" consensuelle issue des Accords de "Maputo I".

Le « plan Ping » de sortie de crise : vers une solution durable ?

Pour sortir de l’impasse politique, J. Ping convoque une 4ème réunion du GIC le 6 janvier 2010 puis s’est rendu le 21 janvier à Tananarive pour y présenter aux parties malgaches les « mesures de compromis sur les questions en suspens ». Les parties malgaches doivent se prononcer sur ces « solutions de compromis » avant une nouvelle réunion du G.I.C à Addis-Abéba prévue pour le 18 février.
Au total et compte tenu du contexte tendu, la proposition de J. Ping ouvre des perspectives exploitables :
- répartition assez équilibrée des postes ministériels,
- léger renforcement des prérogatives du Président de la Transition ;
- encadrement fonctionnel plus précis des deux postes de Co-Présidents formant le Conseil présidentiel ;
- organisation d’un référendum, puis des élections législatives / présidentielles.
Dans l’ensemble, les 3 mouvances politiques ont accepté les mesures de compromis de J. Ping avec toutefois quelques amendements (notamment le maintien des postes ministériels décidé en « off » à Addis Abeba).



Situation économique


- Après 25 ans de dégradation du niveau de vie, les mesures d’assainissement prises dans les années 90 ont jeté les bases d’une croissance, forte à partir de 1998, tirée par l’investissement public et surtout par le développement des exportations de la zone franche (le textile devenant le premier secteur d’exportation). Les faiblesses structurelles de l’économie (où l’agriculture occupe 70% de la population active) résident dans les infrastructures (réseau routier insuffisant) et les capacités administratives. Madagascar continue cependant de figurer parmi les pays les plus pauvres du monde (146ème sur 177 pays classés selon le PNUD). En 2008, 19,9 millions d’habitants ont été recensés, pour une croissance annuelle estimée à 2,8%.
-  En paralysant l’activité, la crise de 2002 a provoqué une importante récession (-12% en 2002). Le soutien financier des bailleurs de fonds à de grands programmes d’investissement public a permis de retrouver une croissance en 2003 (+9,6%), tirée par les secteurs du BTP, du tourisme et des industries de la zone franche, avec une inflation maîtrisée. Le pays connaît néanmoins une croissance économique quasi-ininterrompue depuis 1995 (sauf 2002), et même une accélération en 2007 et 2008. Les principaux moteurs sont les deux grands projets miniers, les infrastructures, le BTP, les transports et les services.
- Le grand œuvre du Président Ravalomanana a été d’assurer le développement économique de son pays. Il s’est senti, à cet égard, investi d’une véritable mission. Il a traduit dans le Plan d’action pour Madagascar (MAP), qui s’inscrit dans le droit fil des Objectifs du Millénaire pour le Développement, toutes ses ambitions et tous ses espoirs. Ce plan quinquennal se décline en huit objectifs : gouvernance responsable, développement des infrastructures, transformation de l’éducation, développement rural, politique de Santé, économie à forte croissante, politique d’environnement, solidarité nationale. Le soutien timide de la communauté des bailleurs de fonds à ce vaste projet a sans doute été durement ressenti par cet homme imbu de sa réussite personnelle qui rechigne à accepter les contraintes imposées par ses partenaires au développement.
- Bien que ces réformes voulues par le président Ravalomanana pouvaient inciter à l’optimisme, il n’en demeure pas moins que ce « croisé » du développement n’a jamais perdu de vue ses intérêts personnels jusqu’à confondre derniers publics et privés.
- Le commerce extérieur de Madagascar enregistre en 2008 une progression record de 29,6% et atteint 2,6M€. Les zones franches de la Grande île ont permis de la rendre compétitive pour le textile, la crevette/poisson cependant, conformément aux prévisions, le déficit commercial s’est creusé à -787M€. Des efforts sont déployés pour améliorer le tissu industriel afin qu’il puisse rivaliser avec les pays exportateurs : (1) ouverture d’un nouveau port en eaux profondes à Fort Dauphin, (2) modernisation du port de Tamatave et de l’ensemble des procédures douanières ; (3) première liaison Internet par câble sous-marin attendue en 2009 ; (4) projets en vue d’exploiter de vastes gisements de bauxite, fer, charbon ; (5) premiers résultats de la prospection pétrolifère confirmant la présence de brut à l’intérieur des terres avec le partenariat Total- Madagascar Oil.
- Madagascar est, par ailleurs, régulièrement frappée par des cyclones : Bondo en décembre 2006, Clovis en février 2007, Ivan en février 2008. Entraînant une baisse de la production rizicole, ces aléas climatiques pèsent, sans nul doute, sur la croissance du pays, et appauvrissent les régions enclavées les plus directement sensibles à ces phénomènes naturels.
Dans un contexte économique déjà fortement dégradé de ralentissement des grands projets miniers, d’attentisme des « nouveaux investisseurs » (i.e hors Français, Mauriciens, Chinois, Malgaches de la diaspora ou Indo-Pakistanais), de forte baisse des activités exportatrices, d’effondrement du secteur touristique, de chute des revenus fiscaux et douaniers et de recul sensible de la consommation intérieure (la Banque mondiale prévoit un taux de croissance négatif de -2,1 0/0 pour 2009) :
- la prolongation de la suspension de l’aide budgétaire emporte un risque réel, et à échéance rapprochée, de déstabilisation. Le FMI estime ainsi que le « Gouvernement », qui a pris des premières mesures de baisse des prix des produits de première nécessité, ne dispose des moyens de verser le salaire des fonctionnaires que pendant deux ou trois mois ;
- un assèchement progressif des aides-projets provoquerait un délitement des secteurs fondamentaux pour la population, susceptible d’être exploité à des fins politiciennes, créant ainsi les conditions d’affrontements et de menaces de guerre civile.



Politique extérieure


La diplomatie malgache est axée sur :
- l’entretien de bonnes relations avec le FMI, la Banque mondiale et les bailleurs bilatéraux (France, Union européenne, Etats-Unis) ;
- une meilleure intégration régionale : adhésions à la COI en 1982, au COMESA en 1993, à l’IOR-ARC en 1996, à la SADC en août 2005, demande d’adhésion à l’association des « petits Etats insulaires en développement » en janvier 2005, recherche de partenariats avec Maurice, l’Afrique du Sud, le Mozambique ;
- le développement de relations commerciales et de coopération avec l’Asie-Pacifique (Japon, Chine, déjà très présents, Thaïlande, Australie) ;
- la recherche d’une visibilité internationale, surtout sous les mandats de M. Ravalomanana, (participation du Président à de nombreux sommets, candidature pour l’organisation des sommets de l’ UA en 2009 et de la Francophonie en 2010).
Madagascar a signé en avril 2005 le premier programme d’aide consenti par les Etats-Unis au titre du « Millenium Challenge Account » -M.C.A-(un programme de 110M$ sur 4 ans essentiellement consacré au secteur agricole). Toutefois la seconde tranche a été gelée par les Etats-Unis en 2008 à la suite notamment des différends entre James Mc Gee, l’Ambassadeur américain, et Marc Ravalomanana au sujet de la société américaine Seaboard, laquelle est entrée en conflit avec la société du Président Tiko.
Depuis mars 2009, et en raison de la crise politique, certains partenaires bilatéraux (Norvège, Etats- Unis) ont annoncé le gel total de leur aide. Les Etats-Unis ont annoncé le 23 décembre le retrait de Madagascar de l’AGOA.
Depuis mars 2009, comme l’ensemble de la communauté internationale, l’Union européenne a clairement dénoncé le changement de régime anti-constitutionnel au profit d’Andry Rajoelina. Elle a suspendu, à titre conservatoire, la coopération communautaire : 630 M €, dont577 M € au titre du 10ème FED (30 % d’ABG -170 M €- ; 40 % pour les infrastructures de transport -240 M €- ; 20 % pour le développement rural, l’agriculture et la sécurité alimentaire -120 M € ). Les consultations avec Madagascar dans le cadre de l’article 96 ont été ouvertes par une réunion à Bruxelles le 6 juillet 2009, le délai de 120 jours s’achevait le 6 novembre.
Elle devrait procéder, avant fin février et au vu des conclusions du GIC, à la clôture des consultations au titre de l’article 96 de Cotonou. Alors que près de 60 millions d’euros d’aide ont déjà été perdus pour Madagascar sur l’exercice 2009, du simple fait de la mise en œuvre des « mesures prudentielles » de circonstance, la prise de « mesures appropriées » négatives ne manquerait pas d’accentuer les conséquences économiques et sociales de la crise. D’ores et déjà, l’échéance du 31 décembre 2009 étant dépassée, l’ensemble des conventions liées au 10ème FED seront à reprendre, impliquant un report de l’examen des projets d’au moins une année.
Mise à jour : 10.02.10
(Copie du texte du Quai d'Orsay en date du 10/02/2010)

vendredi 22 janvier 2010

Ma réponse à Rajoelina sur Wall Street Journal

La "comm", dans son sens le plus abject possible, bat son plein.

Combien a coûté au peuple Malagasy la gestion de cette campagne médiatique aux US, culminant par la parution de cette lettre ouverte (écrite forcément par une agence de communication) pour tenter de justifier, non seulement le Coup d'état du mois de mars 2009 mais aussi la stratégie 'jusqu'au boutiste' du moment de Andry Rajoelina et de son équipe.

Il est vrai qu'autour de Rajoelina, il n'y a pas que les vieux croûtons de politiciens véreux comme les Andriamanjato Père et fils (qui n'ont d'avenir professionnel que dans la politique et les canapés -même le Vieux-), ou les voyous-chics comme Alain Ramaroson (fils de famille ayant très mal tourné); il y a aussi et c'est plus grave des têtes bien faites, des cadres bien formés et expérimentés comme Zaza Ramandimbiarison (un cadre de la Banque Mondiale en double émolument?) ou Mamy Ratovomalala (ancien Ministre de Ratsiraka et dont je ne sais pas ce qu'il faisait en attendant le putsch) et enfin le Machiavel, Norbert Lala Ratsirahonana, à la fois le Stratège et Grand Directeur de Programme de ce coup d'état.

J'accuse donc ces pseudo intello, soit disant cadres compétents malagasy tels que Zaza et Mamy de ne rien faire pour ramener Rajoelina à la raison; à moins qu'eux même, ils ont les cerveaux tellement pourris par l'appât du gain rapide d'où leur pérsistence dans la dérive actuelle

Un article dans le Wall Street Journal, même un 'Open Letter', a été forcément conçu et préparé sous la gestion de quelqu'un qui connaît les US comme Zaza, mais il ne suffit pas d'être expert des financements publiques de la banque pour comprendre le ressort du marché financier et surtout Wall Street:
ils vont créer plus d'inquiétude auprès des investisseurs qui vont voir ces débats générés par leur feuille de choux enfantine.

Voici donc ma contribution à ce débat, posté à ce jour:
WSJ readers are all business oriented people.


Political environment is one of your key decision making process criteria as far as foreign investment concerns, so for Madagascar here you are:

Facts are simple and clear:
1- in March 2009, Rajoelina (the man who is supposed having written this 'Open Letter' took the power through a military backed up Coup. At this time, there were an elected President in the country, Marc Ravalomana, and his term was due to 2012.

2- Mr. Andry Rajoelina stated in his letter that he made this Coup by 'the will of the large majority of the Malagasy people ..." but he could not support this point by any factual number: no vote nor ballot were casted since then

3- The entire International community -except unofficially the french government- blamed this Coup and demanded for the settlement of an "Inclusive, multi-party transitional Government" (which should include Rajoelina's supporters and party as well). This is what we call the "Maputo & Addis Abeba agreement", signed also by Andry Rajoelina by the way.

4- Last, the US Government has clearly understood that what happened in Madagscar was a Coup followed by an undemocratic change. Therefore it has thrown away Madagascar from 2 main economical stimulus, the MCA (for which Madagascar was the first country in the world having been granted to it before) and the AGOA.
The main reason is: 

Madagascar is in a non Constitutional situation where a Man who made a Coup wants to stay ruling the country.

So,

The political solution have been already drafted by all Malagasy politicians, including Rajoelina himself in November 2009. They signed more than a Gentleman Agreement to set-up this multi-party, inclusive and neutral government for managing forthcoming elections.?

But Rajoelina, after having signed this agreement, denied it.

The question to all potential investors and public listed american corporations is as of today:
“Would you take a risk investing in a country where the Government in place is illegal and worst, the Man in charge used to deny his signature?”

Time definitively has changed, I'm not sure that Golpists like Videla (Argentina), Pinochet (Chili) nor Marcos (Philipina) would have dare posting an Open Letter to WSJ for explaining why they made a Coup.??

Madagascar should come back to a Constitutional based regime ran by elected people.
Rajoelina might be one of them but now he isn't an elected man so he should get out from this position for Malagasy people sake.

Solofo RAFENO